2000 | Panza en toute liberté

André Panza, le champion du monde de toutes les boxes parallèles, vit, vibre, enseigne la lutte contact. Une discipline jeune, dont on reparlera.
"Je n'ai plus rien à démontrer. J'ai tout gagné. Si je continue en compétition, c'est par jeu, par plaisir. Je sais ce que je vaux. Je ne prends aucun risque excessif. C'est pourquoi je suis en train de privilégier la lutte contact."  Il ne changera jamais, André Panza. Un athlète de 41 ans, fort dans sa tête, solide dans son corps parfaitement entraîné.

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Un champion authentique, un sportif complet, qui en a pris des coups, qui en a subi des accidents, qui en a gagné des matches, des combats, des assauts. Un leader (d'aucuns le traitent de mégalo), qui en a effrayé des adversaires, souvent beaucoup plus lourds que lui. S'il avait pu boxer en anglaise avec Lucien Fernandès au début de sa carrière... Le précurseur en tellement de points. Celui qui, somme toute, est arrivé quelques années trop tôt. Celui qui a refusé d'entrer dans l'engrenage du dopage, des kilos de muscles supplémentaires. Celui qui ne cesse d'innover, d'aller de l'avant. Celui qui a construit tout seul son entreprise destinée à lui permettre de vivre de sa passion.
Musculation, fitness, arts martiaux, boxes, espace cardio. Dans sa Gymnothèque en permanente évolution, André Panza, le self made man multiple champion du monde, vante à juste titre la forme sous toutes ses formes. Et il vibre pour ce pancrace à la française, réglementé, ouvert à tout le monde sans risque. Ce free style, ce free fight aménagé, officialisé, appelé lutte contact.  "Une sorte de mélange entre le sambo, le judo, la lutte, la boxe, pieds et poings. Un sport ludique, éducatif, pas destructif. On y travaille debout, puis au sol. Très technique." L'entraîneur, le pratiquant, se passionne. A côté, Fernand Kelhetter, ancien pugiliste, travaille. "Je découvre et je me régale. On recommence à zéro, tout en ne cherchant que l'efficacité."
"L'intelligence est primordiale, la recherche stratégique", ajoute Panza, qui a créé une section et qui retrouve aussi bien des jeunes que des vétérans, des hommes que des femmes, en quête de mieux être ou de self-défense. Kimono blanc sans manches, pantalon brun, gants aux doigts coupés, coquilles de protection, genouillères. La lutte contact, créée en 1993, se distingue aussi par sa tenue. On y enseigne la patience, on tient à séparer le "noble du sordide". Les Japonais, les Brésiliens, impriment le rythme. Et André Panza, qui veut "se remettre en question", baigne dans son élément. En attendant que Jean-Brice, son jeune fils de 19 ans ("il est fort, mais il ne le sait pas encore") prenne le relais, lui qui n'a pas eu peur de défier Aziz Raguig. Le maître a relancé Sandra Geiger. Il se réjouit de voir Yvette Palatino promouvoir la boxe féminine. Il sait qu'il demeure dans le coup. Prêt à découvrir, à redevenir élève.
"J'apprends le sambo avec Willy Behague. Je prépare le Golden Trophy, la compétition majeure dans la discipline." Il n'est pas saturé, ce compétiteur né, ce baroudeur, ce bagarreur infatigable. Prêt à défier des champions venus du Japon, d'Italie. Tellement plus jeunes. Tellement moins expérimentés. "Je reste ouvert à toutes les propositions. Mais pas à accepter n'importe quoi, n'importe quel défi." Tant que les bras, les jambes, le coeur suivent, pourquoi hésiter, en effet. Tout vrai champion a besoin d'être complet dans son sport comme dans sa vie. (DNA, vendredi 22 décembre 2000).